La posture du patient est très importante dans la compréhension et le traitement du patient en ostéopathie. La science de la posture est appelée posturologie. L’ostéopathie participe au traitement de pathologies d’origine posturale touchant l’ensemble des structures de l’organisme.

La posturologie est l’étude du corps humain dans son équilibre statique et consiste à comprendre pourquoi une personne adopte une position préférentielle qui n’est pas toujours harmonieuse et qui est susceptible de générer un excès de contraintes responsable de pathologies musculo-articulaires et de troubles fonctionnels.

Son fondement s’appuie sur les dernières découvertes en neurosciences et les recherches faites en posturologie clinique depuis 40 ans. Il faut savoir que le corps utilise différents capteurs et récepteurs qui lui permettent la proprioception, soit la perception, consciente ou non, de la position des différentes parties du corps dans l’espace. La proprioception fait partie de la somesthésie qui est le principal système sensoriel de l’organisme humain.

Plus précisément, la somesthésie désigne un ensemble de différentes sensations comme le froid, le chaud, la pression, les vibrations, la douleur… qui proviennent de plusieurs régions du corps tels que la peau, les tendons, les articulations ou les viscères. Ces sensations sont élaborées à partir des informations fournies par de nombreux  récepteurs situés dans les tissus de l’organisme : les mécanorécepteurs présents dans les tendons, les nocicepteurs (récepteurs de la douleur), les fuseaux neuromusculaires…

Il existe principalement 6 grand capteurs pouvant interférer dans l’équilibre postural :

  • L’oeil focalisateur soit la réfraction/accommodation
  • L’oculomotricité
  • L’occlusion dentaire
  • L’appareil mandicateur
  • Le système podal
  • Le système plantaire

Le cerveau collecte l’ensemble des informations fournies par les capteurs, les synthétise et en extrait un résultat destiné à faire adopter au corps la meilleure posture possible. Si une information donnée par un capteur est erronée, c’est tout l’équilibre postural qui en pâtit. On parle alors de syndrome de déficience postural ou SDP.

Nous sommes tous asymétriques, résultat de notre constitution, notre latéralité (le fait d’être gaucher ou droitier par exemple), de nos habitudes, de notre mode de vie. Certaines personnes compensent cette situation et d’autres non. Certaines circonstances peuvent faire décompenser le système postural :

  • mauvaises postures prolongées et répétées pouvant conduire à des troubles musculo-squelettiques ou TMS, notamment présents dans le cadre de la vie professionnelle
  • séquelles de certaines chirurgies
  • traumatismes

Ex : Si vous vous faites régulièrement des entorses de cheville, le dérèglement peut être directement en rapport avec la zone concernée, que ce soit au niveau du système podal (système ligamentaire et tendineux défaillant) ou du système plantaire (cors, hallux valgus, épine calcanéenne…). Mais ce dérèglement peut venir, indirectement, d’une altération de la vision. Si vous ne voyez pas correctement, vous allez mal poser votre pied et le risque de se faire une entorse sera plus grand.

Le travail pluridisciplinaire est souvent indispensable lorsque l’on pratique l’ostéopathie et la posturologie. Il s’effectue en coopération avec des pédicures-podologues, des ophtalmologistes ou des chirurgiens dentistes.

L’ostéopathie posturale s’adresse essentiellement aux patients qui souffrent de façon chronique. Il s’agit le plus souvent d’un traitement au long cours qui demande un suivi régulier pour être efficace durablement. En effet, si les résultats sont souvent immédiats, le suivi est indispensable pour éviter les récidives.

Par ailleurs, la combinaison ostéopathie-posturologie peut être intéressante en prévention chez les enfants en pleine croissance, ou pour éviter les blessures dans le cadre d’une pratique sportive.